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La construction de 1900

Pour remplacer l’usine de la Piale, détruite dans l’incendie de 1899, Paul Teisserenc crée des bâtiments neufs, uniquement en rez-de-chaussée, sur des terrains qu’il achète le long de la route du Puech, face à l’ancienne fabrique Rouault-Vinas, qu’il a acquise en 1883.

L’usine du Bouldou occupe une surface d’un 1,5 ha. Couverte par 12 sheds de 100 m sur 60 m, l’ancienne salle de filature et de tissage, de 10 000 m², a abrité des centaines de cardes et de métiers à tisser. A l’intérieur, seule est encore visible la structure du bâtiment (poteaux et charpente métalliques). Une 13e travée, surmontée d’un toit à deux pans (bobinoir et encolleuse), prolongée par une halle en pan de fer (stockage des fils) a été rajoutée à l’atelier.

Douze travées sont d’abord édifiées, charpentées en bois, avec au centre l’entrée monumentale de style néo-classique, sauvée de l’usine incendiée, plaquée ici en réemploi. D’autres travées s’ajoutent « en développement », à charpente métallique, destinées à recouvrir une surface de 7.000 m2 en une seule salle. À l’extrémité nord, deux travées plus courtes abritent, au pied d’une grande cheminée, moteurs et générateurs reliés à la machine à vapeur Farcot, d’une force de 300 chevaux. Des travaux complémentaires portent sur un réaménagement des anciens locaux Vinas, avec récupération de la force hydraulique fournie par l’importante chute d’eau du Bouldou, sur la Lergue.

(Voir : article sur la construction de la nouvelle usine, publié le 20 août 1899 dans L’Écho de Lodève).

L’extérieur de cet ensemble est marqué par une architecture classique : baies triples aux encadrements droits en grès avec appuis saillants décorés de modillons, portail monumental au vocabulaire classique (réemploi de l’usine incendiée, située au faubourg Villeneuve). La façade sur rue de l’atelier des apprêts, couvert de 12 sheds, est similaire à celle mise en œuvre en 1900, seul le grès pour les encadrements est abandonné au profit du ciment.

Contrairement aux usines à étages du XIXème siècle, au XXème le nouveau bâtiment est construit en rez-de-chaussée en raison de la taille plus importante des machines. Caractérisé par ses toits en shed, cette architecture marquera nos territoires jusqu’à devenir le symbole de l’usine.

Auteur :

Sources :

Le Bouldou : morceaux d’Histoire – Benard Derrieu 2021

Crédits : Xavier Spertini

Sources images d’archive :

1. Deux travées rectangulaires surmontées de toits à deux pans et lanterneau (disparu), abritaient chaudières et machine à vapeur. La cheminée en briques est aujourd’hui tronquée.

2. Vue de la nouvelle usine Teisserenc-Visseq, avant 1914. A l’arrière, sur la droite, des draps de laine sont étendus sur des « tiradous » ou « rames » (cadres de bois) , selon la méthode traditionnelle, pour leur redonner de bonnes dimensions après être passés au foulon.

En avant, à gauche : suite de bâtiments disparates, de l’ancienne fabrique Rouault-Vinas. L’édifice le plus ancien se trouve au milieu. Vers 1876, la réfection du chemin avait engendré un alignement des façades, et une augmentation de construction (Inscription au cadastre).

3. Photos de la reconstruction