Porte monumentale

Un indice confondant

Dans cette rue nous sommes frappés par le caractère imposant des façades de l’usine construite en 1900 et cette importante porte néoclassique qui semble venir d’un autre temps.

Son style architectural dénote radicalement du reste du bâtiment, et pour cause… Sa présence ici nous raconte une histoire, celle de l’incendie de l’usine de la Piale, qui donna lieu à la construction de la nouvelle usine Teisserenc : cet imposant ensemble industriel.
Il était une fois une usine, située au «centre» du vieux Lodève, en bordure de la Lergue, à la hauteur de la tour Montalangue, dans le quartier dit Villeneuve, en raison de sa situation en dehors de l’enceinte moyenâgeuse de la ville.
Nous sommes le 8 mai 1899, pendant le traditionnel mois de Marie au cours duquel plusieurs cérémonie et rituels ont lieu en honneur à la Sainte Vierge. Dans chaque atelier sont installés de petits hôtels où brulent des cierges. L’usine tourne à plein, il y a ici 400 ouvriers répartis entre plusieurs étages. La charpente et les planchers sont en bois, gorgés de suint et ou d’huile d’ensimage.

Un incendie se déclare et c’est la catastrophe. L’usine part en fumée privant de travail 400 employés à une époque où les allocations chômage n’existaient pas. Les articles de presse de l’époque témoignent de l’importance de cet événement pour la ville et ses habitants. On y apprend qu’une souscription est lancée. Les détails de l’incendie et de la reconstruction sont nombreux.
Paul Teisserenc prononce un discours sur la reconstruction qui restera dans l’histoire.
On raconte aussi qu’un coffre fut retrouvé et que l’or avait fondu… Bref cette histoire a fait couler beaucoup d’encre et de salive. La présence de la porte nous en raconte une partie. Nous vous invitons à vous plonger dans les articles et les témoignages sonores.

Auteur : Flore Viglieno
Corrections : Jean-Pierre Henri Azéma
Crédits photo : Xavier Spertini
Sources :
Le Bouldou : morceaux d’Histoire – Bernard Derrieu 2021