Collants

De la révolution féministe et technique de DIM à l’obsolescence programmée

De 1968 à 2005, l’ancienne usine Teisserenc, rive droite, devient l’une des 4 unités DIM en France. L’une des usines « les plus modernes d’Europe ». L’usine tourne à « feu continu » avec 160 à 180 salariés qui fabriquent des collants et de la lingerie femme et homme à partir de matière synthétique et de coton.

200 à 400 machines (françaises, allemandes, japonaises, italiennes, espagnoles, suisses, anglaises) installées sur 13 000m2 consomment 3200kw/heure pour une facture d’électricité mensuelle de 75 000€ ! Les salaires correspondent à 5.5millions € / an et la taxe professionnelle reversée à la commune correspond à 325 000€/an.

La production concentrée autour de la texturation et du moulinage de fil, principalement pour le tricotage de collant et la bonneterie : Texturation : 60 tonnes/semaine – Moulinage guipage : 40 tonnes/semaine | Tricotage collant : 1 200 000 collants/semaine | Tricotage sous-vêtement : 900 à 1200 tonnes/an.

Le collant, signe de libération de la femme, vient remplacer le bas nylon (inventé aux Etats-Unis) qui lui-même venait remplacer le bas de laine. Il se démocratise après la seconde guerre mondiale, alors que les jupes raccourcissent. Les innovations techniques se succèdent : à l’origine les bas de soie ou de laine sont remplacés par des collants toujours plus fins et toujours plus résistants.

Progressivement la recherche de rentabilité amène la production à se transformer et s’achemine vers des produits jetables. D’après une enquête menée par l’association HOP en 2018, qui lutte contre l’obsolescence programmée, les collants ne durent qu’entre trois et cinq utilisations avant de se filer. Et encore, uniquement lorsque le produit se voit manipulé avec précaution. Pour la confection d’une seule paire de collants, il faut compter pas moins de 14 kilomètres de fils, 750 litres d’eau et une grande quantité de teintures allergènes. L’association HOP invite les consommateurs à réclamer des collants plus durables.

DIM : une saga de publicité

Auteur : Flore Viglieno
Illustration : Clara Baquedano
Création sonore : Valentin Pointillart
Enregistrement audio : Extrait de témoignages de plusieurs ouvriers ayant travaillé de 1962 à 2002 sur le site industriel du Bouldou | Collecte Usine Pop 2021
Classement des témoignages oraux : Marie-Ange Lasmènes et Thomas Maillard